Deuxième plus grand volcan de Nouvelle-Zélande, le Mont Taranaki captive les foules grâce à sa courbe symétrique presque parfaite et son profil immense qui domine une région peu vallonnée située au bord de la mer Tasman. Entre routes verdoyantes, mer de nuages, neige et pentes lunaires aux pourcentages vertigineux, gravir ce sommet est une expérience épique digne du périple de Frodon sur la Montagne du Destin

Informations pratiques
Type : Sentier aller/retour
Durée : 7h à 9h
Distance : 12km
Dénivelé + : 1536m
Altitude min : 943m
Altitude max : 2518m
Difficulté : Très difficile
Effort physique très important pendant toute la randonnée. La principale difficulté technique se situe après les escaliers de la Hangi’s Valley où une vertigineuse pente volcanique vous fait redescendre à chaque pas. La suite requiert un peu d’escalade et surtout de marcher sur la surface gelée du glacier à l’approche du sommet. Le balisage est simple jusqu’à la Tahurangi Lodge puisque la route est bétonnée. Ensuite, il faudra suivre les piquets orange installés un peu partout mais facilement visible par temps dégagé.
Attention : renseignez-vous au préalable sur les conditions climatiques du jour auprès du DOC et des Visitor Centre du parc national. Le sommet est souvent enneigé, et l’accumulation des nuages autour du Mont Taranaki peut vous amener à vous perdre très rapidement dans un épais brouillard
Accès : North Egmont Car Park
Empruntez la State Highway 3 depuis New Plymouth jusqu’à Egmont Village, puis virez à droite sur Egmont road. Le trajet global dure environ trente minutes avant de rejoindre le Taranaki national park visitor centre près duquel se trouve un large parking.
Coût : Stationnement gratuit
À voir : Tahurangi Lodge – Hongi’s Valley – Mont Taranaki – Sharks Tooth – Tongariro national park
L’itinéraire en détail
Tahurangi Lodge
Dirigez-vous vers l’office de montagne et suivez la direction du Summit Climb.
Un chemin au départ étroit passe à côté de la Viewing Platform avant de rejoindre la Translator Road. Cette route entre béton et graviers est une voie d’accès aux véhicules de service reliant la Tahurangi Lodge, dernier refuge avant l’ascension finale vers le Mont Taranaki.
Concrètement, j’ai dû voir un seul 4×4 y monter durant ma randonnée, donc vous ne risquez pas d’être embêtés par les voitures. Malgré un premier contact moins authentique qu’un petit sentier en terre classique, l’itinéraire est vraiment sympa à explorer. Il traverse une nature sauvage et verdoyante avec des panoramas fascinants sur le sommet du Mont Taranaki et le pied du volcan.
De plus, profitez bien de ce moment de tranquillité, car malgré le dénivelé déjà bien costaud de cette portion, ce n’est rien en comparaison avec la suite du trajet qui s’annonce chaotique. Environ 4km plus tard, vous apercevez la Tahurangi Lodge posée au milieu d’une large prairie.
Contournez-la par la droite pour repérer un carrefour menant notamment à la Pouakai Hut via le Pouakai Circuit.
Ce trek populaire de deux à trois jours fait le tour complet du Mont Taranaki à travers une randonné bien plus simple. De votre côté, poursuivez tout droit vers le North Egmont Summit Track qui s’enfonce dans la large crevasse de la Hongi’s Valley.
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Hongi’s Valley
Ici, dites au revoir au large chemin pavé entouré de verdure et bonjour au petit sentier accidenté qui traverse des pierriers. Le balisage n’est plus présent mais les piquets orange seront présents pour vous guider.
Les choses vont alors sérieusement se corser, car il va falloir grimper 1km de dénivelés positifs en l’espace de deux kilomètres pour fouler le sommet du Mont Taranaki.
Passez dans un premier temps à l’ombre des falaises de la Hongi’s Valley et son large canyon pour rejoindre un grand escalier tout au bout. Celui-ci est bien entretenu, mais pas non plus excessivement large. Il est surtout vertigineux et donne un avant-goût de la fameuse pente du volcan que vous foulez pour la première fois après avoir conquis l’ultime marche.
Pente du volcan
On entre dans la phase délicate de l’ascension du Mont Taranaki.
Cette pente ultra raide est uniquement composée de cailloux qui s’affaissent sous vos pas. Évidemment, cela ralentit considérablement votre progression puisque vous allez faire un pas en arrière à chaque avancée.
Pour ne pas aider, il n’y a pas de réelle trajectoire à suivre. Il faut donc trouver la portion qui est la moins glissante en analysant le terrain.
Faites aussi bien attention à la météo, et ayez toujours sur vous une app comme Maps Me pour vous assister. Les nuages viennent souvent se coller à la montagne et rendent la visibilité quasi-nulle. D’ailleurs, je m’étais moi-même carrément écarté du chemin dans un moment d’inattention.
Contrairement au chemin du retour où je vous conseille de descendre en larges pas chassés sur les zones où les cailloux sont les plus denses, préférez monter sur les parties où le terrain est davantage lisse en formant des lacets. L’accroche sera meilleure et votre effort bien mieux réparti sur la durée du trajet.
Ces astuces vous aideront peut-être à traverser un peu plus aisément cette épreuve avant d’apercevoir de gros rochers en surplomb. Elle marque le début d’une seconde phase toujours aussi pentue, mais bien plus fun, puisque vous aurez une meilleure accroche et la possibilité de faire un peu d’escalade en vous aidant des mains.
Finalement, un léger replat va vous mener au cratère du Mont Taranaki après avoir contourné un pan du volcan.
Mont Taranaki
Un superbe cadre se dessine alors sur le cratère au milieu duquel se dresse le cône du Mont Taranaki. Pour rejoindre le sommet, il faut dans un premier temps descendre à travers un pierrier pour ensuite remonter un peu plus loin sur un petit sentier en lacets encore une fois glissant mais rapide à parcourir.
Cette dernière zone est davantage sujette à la présence de plaques de verglas et de neige même en plein été. Pour preuve, j’ai fait ma randonnée début avril dans une période encore chaude sur la plupart du pays, et certains espaces ombragés étaient de vraies patinoires. Il fallait aussi composer avec un beau manteau neigeux qui s’était accumulé au fond du cratère.
Grimpez donc une ultime pente en contrebas de la Sharks Tooth pour venir à bout de cet itinéraire dantesque et apercevoir la cime du Mont Taranaki. Celle-ci laisse alors entrevoir un paysage géologiquement intriguant tout autour du volcan.
On distingue au pied de la montagne un relief très plat entouré par la mer de Tasman qui encercle la péninsule. Un cadre unique et spectaculaire qui contraste énormément avec cette immense montagne émergeant de nulle part.
Mais cette particularité à l’avantage de révéler par temps clair la silhouette des deux autres grands volcans du nord de la Nouvelle-Zélande. Le Tongariro national park, pourtant installé à des lieux de votre position, se distingue au loin et sera peut-être votre prochaine destination randonnée si vous réalisez un road trip.
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Mon expérience
Le Mont Taranaki est une randonnée que j’avais cochée parmi mes priorités en planifiant mon road trip en Nouvelle-Zélande, et elle restera incontestablement l’une des expériences les plus mémorables de mon séjour. Elle n’est vraiment pas simple pour une expérience à la journée, mais la récompense vaut l’effort produit. On y retrouve une grosse variété de paysages entre le bas très verdoyant et le sommet beaucoup plus rocailleux. Surtout, être sur un volcan aussi énorme alors que le reste du continent est presque totalement plat et entouré de la mer de Tasman est un cadre peu commun qui s’apprécie pendant une longue descente inoubliable au sunset
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