Station balnéaire située sur un petit bout de terre en marge du reste de la région du Canterbury, Akaroa est un lieu paisible enclavé entre les collines de la péninsule de Banks et une baie aux allures paradisiaques. Fortement influencée par la France, elle conserve encore aujourd’hui un fort attachement à notre beau pays. Le relief vallonné qui l’entoure se prête aussi à de superbes randonnées le long d’un littoral à la faune exceptionnelle
Un morceau de France au pays des Kiwis
Vous le savez peut-être déjà, mais la France a joué un rôle important dans un événement qui a secoué la péninsule de Banks au XIXème. Le récit qui suit est assez drôle, car il alimente un peu plus la fameuse rivalité franco-britannique ainsi que notre réputation de lucky loser.
En 1838, un capitaine baleinier francais du nom de Jean Langlois débarque à Akaroa, et négocie l’achat d’une large portion de terre avec les Maoris locaux dans le but de fonder une colonie. Tout content de cet accord, il reprend le bateau vers nos contrées pour demander au roi Louis-Philippe de financer une expédition. Il obtient alors gain de cause, et repart chez les Kiwis avec une grande troupe sous ses ordres.
Mais lorsqu’il fait son come-back en 1840, notre frenchie apprend avec stupeur que les anglais ont signé le Traité de Waitangi avec les chefs de tribus Maoris. Ce texte fondateur, paraphé le 6 février 1840, fait officiellement de la Nouvelle-Zélande une colonie britannique.
La légende ne dit pas s’il a été remboursé, mais toujours utile que l’accord qu’il avait signé est devenu caduc. Cependant, notre navigateur n’a pas tout perdu dans ce périple. Beaux joueurs, les nouveaux maîtres des lieux autorisent tout de même la colonie à débarquer à Akaroa pour s’y installer. Et c’est à partir de ce moment que la France a commencé à influencer la péninsule de son empreinte.
Les années ont passé, mais la ville a cultivé ce morceau de patrimoine francais. On peut encore aujourd’hui y voir de nombreux magasins, rues ou encore drapeaux qui célèbrent notre pays. Il y a même le festival de French Fest qui est organisé chaque année en octobre !
Tout savoir sur Akaroa
Pourquoi faire de la randonnée à Akaroa ?
Curieusement, c’est un lieu encore assez épargné par le tourisme de masse. Vous croiserez tout de même des touristes, mais rien de comparable à d’autres régions de l’île sud. Sa position un peu excentrée du reste du continent incite souvent les visiteurs pressés à la rayer de leur bucket list. Ce qui est bien dommage, car c’est une région que j’ai vraiment adorée !
Entre mer et basse montagne, les paysages colorés de la péninsule de Banks sont uniques.
Il y règne une atmosphère très détente, et vous pouvez y découvrir une faune marine incroyable (phoques, dauphins, baleines…) entre deux randos sur les nombreux sommets de la région. Enfin, contrairement à la plupart des villes néo-zélandaises que j’ai souvent trouvé assez quelconque, Akaroa est une ville qui possède beaucoup de charme avec son petit phare et ses jolies maisons en bois aux jardins soignés.
Comment se rendre à Akaroa ?
La ville se trouve à l’Est la péninsule de Banks, un morceau de terre né d’un ancien volcan qui forme aujourd’hui une zone vallonnée de basse montagne. Pour s’y rendre, le plus simple est d’emprunter la SH75 depuis Christchurch, puis de vous laisser guider jusqu’au bout de cette voie.
Quelle est la meilleure période pour venir à Akaroa ?
La période optimale pour randonner dans la région se situe globalement entre novembre et mars. C’est à ce moment que les températures sont les plus chaudes, puisqu’il s’agit de la période estivale. Toutefois, on peut aisément s’y rendre toute l’année, car les précipitations ne sont pas excessives et que ses sentiers peu techniques sont tous situés en basse altitude.
Les meilleures randonnées autour d’Akaroa
Nikau Palm Gully Hike
Expérience :
Difficulté : Intermédiaire
La Nouvelle-Zélande n’est pas vraiment connue pour ses océans aux eaux cristallines, mais plutôt pour ses montagnes et ses paysages sauvages qui s’étendent à perte de vue. Cependant, cette randonnée va probablement vous donner un avis différent sur ce pays. Longeant la baie d’Akaroa sur l’ensemble du chemin, le Nikau Palm Gully Hike va vous offrir votre dose d’air marin !
Pour s’y rendre, il faut emprunter une des petites routes sinueuses qui longe l’océan, avant d’arriver à un minuscule parking au pied d’une grille. Le sentier se trouve sur un domaine privé, mais il est possible de s’y rendre la majeure partie de l’année en laissant un message au numéro de téléphone indiqué à l’entrée.
Vient alors une superbe balade en balcon sillonnant les collines de la péninsule de Banks, avec une vue permanente sur la baie et ses couleurs bleu azur.
Le final de ce trajet est plein de surprise, puisqu’une fois arrivé au bout du chemon, vous allez brusquement descendre à travers une forêt pour découvrir les fameux palmiers Nikau. On comprend alors mieux pourquoi la randonnée porte ce nom en découvrant ces arbres endémiques du pays des kiwis.
Mais le clou du spectacle reste à venir ! En vous faufilant sous quelques branchages, vous sortez de la forêt et accédez à un panorama magnifique sur une crique isolée. En contrebas, les vagues s’écrasent sur une impressionnante falaise, tandis qu’un pic s’élève fièrement juste au-dessus de la “palmeraie”.
C’est assurément la randonnée que je conseille en premier pour un séjour dans la péninsule de Banks. Son parcours est varié, mais relativement simple, tout en offrant des points de vue spectaculaires sur l’ensemble du trajet.
> Voir le guide sur le Nikau Palm Gully Hike
Stony Bay Peak
Expérience :
Difficulté : Difficile
Maintenant que vous avez visité la côte, direction le sommet incontournable de la ville pour admirer l’intérieur de la baie.
Le Stony Bay Peak n’est pas bien élevé (806m), donc on pourrait se dire à première vue que la randonnée s’annonce facile. Sauf que celle-ci part du niveau de la mer pour finir sa course jusqu’au sommet ! Pour rejoindre son promontoire, il faut se frayer un chemin à travers les champs et les collines sur pourcentages sont parfois très costauds, dont la Purple Road que je n’aimerai clairement pas faire à vélo.
L’observatoire vaut tout de même l’effort fourni, car il domine la ville et se place de manière très centrale par rapport à la baie d’Akaroa. Derrière lui, c’est la Hineway Reserve que vous pourrez apercevoir en empruntant le chemin du retour.
En effet, l’avantage de cette randonnée est qu’elle peut se faire sous la forme d’un circuit ! En revenant vers la ville, vous allez naviguer sur une crête avec vue sur l’océan, avant d’emprunter une large route offrant de nouveaux panoramas spectaculaires sur la baie.
> Voir le guide sur le Stony Bay Peak
Mount Herbert
Expérience :
Difficulté : Intermédiaire
Pour terminer, je vous emmène au sommet de la péninsule de Banks sur le Mont Herbert. Celui-ci est situé un peu plus loin que les deux précédentes randonnées, puisque vous devrez aller en direction de Christchurch vers Port Levy.
Peu fréquenté, ce sentier mène à un panorama sur la baie de Lyttleton, ville portuaire qui concentre la majorité des importations et exportations de marchandises de l’île sud. Porte d’entrée vers Christchurch, c’est depuis ces quais que des expéditions britanniques partaient autrefois à la conquête de l’Antarctique.
En chemin, vous pouvez découvrir quelques Totaras originaux. Ces arbres un peu particuliers ont pris la pose imposée par le vent à force de subir les puissantes bourrasques qui soufflent sur les prairies. Cette balade champêtre vous fera aussi découvrir The Monument, un gros cailloux célèbre dans la région et très prisé des fans d’escalade qui trône au milieu des troupeaux de vaches ou de moutons.
Il existe plusieurs points de départ pour la randonnée, dont celui de Port Levy Saddle qui mène vers l’itinéraire le plus court.
Pour une fois, j’avais fait le choix d’aller explorer le trajet le plus rapide par manque de temps. En effet, le Mount Herbert était ma première randonnée en Nouvelle-Zélande, et je venais tout juste de récupérer ma voiture de location sur Christchurch en fin de matinée.
Une fois la conduite à gauche maîtrisée, je l’avais vite mise à contribution, puisque l’accès au col se fait par une voie non goudronnée pentue et sinueuse. C’est ce qui s’appelle entrer directement dans le grand bain !
Mais de ce que j’ai pu voir, l’accès est plus simple depuis la Kaituna Valley ou le rocher de The Monument. Préférez donc commencer la randonnée depuis ces positions si vous n’êtes pas trop à l’aise avec votre véhicule, même s’il faudra marcher davantage.
> Voir le guide sur le Mount Herbert
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