Point culminant de la Nouvelle-Zélande, le Mont Cook (Aorarki) est une curiosité qui attire les foules du monde entier. Et pour cause, il a forgé les bases de l’exploit légendaire de Sir Edmund Hillary, premier vainqueur de l’Everest avec Tensing Norgay ! Il abrite aussi un parc révélant des paysages lunaires, une route à couper le souffle, des glaciers plutôt bien préservés et des lacs aux couleurs étonnantes. Alors pour vous guider au mieux à travers la multitude d’itinéraires qui sillonnent la région, je vous ai concocté un récapitulatif des meilleures randonnées à faire autour du parc national du Mont Cook !

Un kiwi à la conquête de l’Everest
En 1847, les européens font la découverte d’un géant de 8849m qui va rapidement être identifié comme le sommet le plus élevé jamais recensé ! Il va alors prendre le nom d’un géomètre gallois du nom de George Everest, qui a parcouru pendant une dizaine d’années les montagnes des Indes Orientales pour la couronne Britannique.
C’est alors qu’une course s’engage entre les pays (Suisse, Italie, Royaume-Uni…) pour être le premier à mettre les pieds sur le toit du monde et affirmer sa toute-puissance. Eh oui, à l’époque c’était un peu comme se rendre sur la lune !
Plusieurs tentatives au début du XXème siècle échouent et se soldent par de nombreux morts. Mais en 1950, une nouveauté va changer la donne. Alors que jusqu’ici, les ascensions se font sur la dangereuse face nord tibétaine, la face sud népalaise va être autorisée suite à l’ouverture de ce pays au reste du monde.
Davantage accessible, cette voie permet aux alpinistes de toucher du doigt leur but ultime. Finalement, c’est la 9ème tentative qui sera la bonne. En mai 1953, Edmund Hillary, apiculteur néo-zélandais, vétéran de la Seconde Guerre mondiale et alpiniste chevronné, va conquérir pour la première fois le sommet de l’Everest avec le sherpa Tenzing Norgay.
Son terrain d’entraînement favori : les pics enneigés du pays des kiwis, et notamment le king des lieux, le Mont Cook. Il s’est exercé dessus à partir de 1948 et y a même ouvert une voie au niveau de l’arête sud. Cependant, le bonhomme avait tout de même déjà réalisé 4 expéditions en deux ans dans l’Himalaya. Sa condition physique était donc optimale pour réaliser l’ascension. Il faut aussi préciser que l’expédition était pharaonique, celle-ci réunissant 350 sherpas, vingt tonnes de provisions et 10 alpinistes. C’est ce qui s’appelle mettre le paquet !
Fun fact : la nouvelle de son exploit arrive aux oreilles des anglais le jour du couronnement de la reine Elizabeth II. Sacré timing !
Véritable légende en Nouvelle-Zélande, son visage apparaît sur tous les billets de banque de cinq dollars du pays. Un musée lui est même consacré dans le Mount Cook Village, au pied de la montagne qui a, en quelque sorte, rendue possible cet exploit retentissant. Par la suite, il sera nommé Chevalier commandeur de l’ordre de l’Empire britannique, et désormais connu sous le nom de Sir Edmund Hillary.
Les meilleures randonnées autour du Mont Cook
Ball Hut (Parc national du Mont Cook)
Expérience :
Difficulté : Très difficile
C’est à mon sens la meilleure randonnée du parc national du Mont Cook pour l’expérience unique qu’elle offre. Bien que très accidentée et difficile à parcourir, elle longe le Tasman Lake de tout son long jusqu’à atteindre le petit refuge.
Comparé à son voisin du Hooker Lake, le Tasman Glacier est plutôt bien conservé, même si une large partie est ensevelie sous les gravats. Vous aurez l’occasion de l’entendre régulièrement craquer et résonner dans toute la vallée, ce qui dégage une ambiance réellement unique et impressionnante. Une fois à la Ball Hut, vous pourrez vous rendre compte de la taille que pouvait atteindre ce monticule de glace il y a des années, en apercevant au loin sa partie émergée.
Le Mont Cook n’est pas visible depuis ce sentier, mais vous êtes accompagné par une vision spectaculaire des montagnes qui vous entourent. Cependant, celles-ci ne sont pas faciles à braver sur ce terrain très instable. Les bordures du lac s’effritent petit à petit, et un large pan de la route s’est même effondré suite à un probable glissement de terrain. Par la suite, un détour à été ajouté pour pouvoir passer de l’autre côté, mais il est technique et plutôt déroutant. Il n’est pas non plus facile à trouver, à tel point que certains randonneurs ont tendance à rebrousser chemin à ce niveau du sentier.
Vient ensuite une longue marche à travers les cailloux. Des grands, des petits, des moyens, vous allez tout connaître sur cet itinéraire rempli de pierriers qui fera plaisir aux fans de grimpette, mais moins à vos genoux. D’ailleurs, je n’ai jamais été aussi content de marcher dans la végétation après cette expérience !
Bref, vous l’aurez compris, cette rando n’est pas une promenade de santé ! Mais c’est une aventure dont vous vous souviendrez toute votre vie avec ses quelques panoramas épiques sur le glacier et son parcours bricolé de manière originale…
> Voir le guide sur la Ball Hut Route
Mueller Hut (Parc national du Mont Cook)
Expérience :
Difficulté : Difficile
On change de vallée maintenant en passant du côté ouest, qui est bien plus animé que son voisin. En effet, on peut y observer Aoraki depuis plusieurs randonnées accessibles à tous les profils de visiteurs, d’où sa popularité.
Et l’itinéraire menant à la Mueller Hut reste le spot ultime pour avoir une vue d’ensemble sur le parc national ! Le trajet se découpe en deux parties : une première rejoignant le lac de Sealy Tarns depuis un terrain pentu mais bien aménagé au milieu d’un cadre verdoyant. Puis une seconde partie allant vers le refuge sur un profil beaucoup plus technique naviguant à travers d’innombrables pierriers. L’avantage est qu’il est possible d’ajuster votre parcours en fonction de vos envies et de votre forme physique.
Sealy Tarns possède un magnifique poste d’observation pour apprécier le Mont Cook ainsi que les Hooker et Mueller Lakes depuis une table de pique-nique. C’est donc forcément la portion la plus plébiscitée par les nombreux touristes.
L’effort pour continuer jusqu’à la Mueller Hut vaut cependant le détour, car il dévoile un décor lunaire au pied de l’énorme glacier du Mont Sefton. C’est aussi l’occasion de passer une nuit au refuge pour profiter d’un des meilleurs panoramas sur le parc national et le Mont Cook dans des conditions optimales !
Bien que touristique et lui aussi très fréquenté, c’est un itinéraire incontournable qui ne vous décevra pas tant les paysages sont incroyables sur l’ensemble du trajet.
> Voir le guide sur la Mueller Hut
Hooker Valley Track (Parc national du Mont Cook)
Expérience :
Difficulté : Facile
En redescendant de la Mueller Hut, vous rejoignez le campement et parking géant de White Horse, d’où part le fameux Hooker Valley Track.
C’est la randonnée la plus populaire du parc national… et surtout une autoroute à touristes. Soyons clair, les points de vue sur le Mont Cook sont superbes et le sentier traverse une belle vallée longeant deux impressionnants lacs glaciaires. Une fois au Hooker Lake, vous apercevez un glacier situé au pied du géant dans un cadre vraiment remarquable.
Mais la facilité d’accès du panorama et l’immense popularité de l’itinéraire rendent l’expérience vraiment pénible si vous y allez en pleine journée. En effet, il y a de nombreux ponts et pontons assez étroits qui se trouvent sur la route, et les visiteurs ont une fâcheuse tendance à se prendre en selfie tous les trois mètres.
Si vous êtes comme moi amateurs de promenades loin de la foule, vous risquez d’aller au-devant d’une grosse déception. C’est pourquoi je vous conseille de vous y rendre tôt ou tard, ou de choisir un autre spot comme celui de Kea Point qui est moins fréquenté et vous amène au pied du Mueller Lake. Et si vous êtes un peu plus motivés, pourquoi ne pas tenter Sealy Tarns ou la Mueller Hut.
> Voir le guide sur le Hooker Valley Track
Mount John (Lake Tekapo)
Expérience :
Difficulté : Intermédiaire
C’est le moment de s’éloigner un peu des rives du lac Pukaki pour rejoindre celles de Lake Tekapo. Mondialement connue pour son incroyable ciel étoilé et sa photogénique Church Of the Good Shepherd, la ville abrite un observatoire de pointe au sommet d’une montagne voisine : Mount John.
De nuit, si le temps est clair, vous pouvez y observer la voie lactée et une infinité de constellations comme jamais vous n’en avez vu auparavant. De jour, c’est le lieu phare de la région pour observer les eaux turquoise du lac Tekapo.
Dominant l’immense étendue d’eau, ce promontoire est le lieu idéal pour découvrir cette oasis perdue au beau milieu des plaines désertiques du Canterbury. Il est même possible de piquer une tête à l’arrivée et de manger dans un café installé au sommet.
Une randonnée incontournable où tout le monde trouvera son compte.
> Voir le guide du Mount John Walkway
Peninsula Walkway (Lake Tekapo)
Expérience :
Difficulté : Facile
Après avoir profité du lac Tekapo depuis les sommets, vous pouvez prolonger le plaisir en vous aventurant sur le sentier longeant la péninsule. Une randonnée beaucoup plus plate et intimiste que sa voisine, mais qui va faire travailler vos appuis à cause des vents extrêmes qui s’abattent sur la plaine !
C’est le lieu idéal pour profiter au plus près de la petite île boisée de Motuariki qui flotte au milieu du lac, et avoir une vue privilégiée sur les premières montagnes du parc national du Mont Cook qui pointent au loin.
Enfin, vous pouvez aussi découvrir les falaises blanches qui bordent la péninsule en vous aventurant sur la plage. Bref, si vous avez du temps, c’est un excellent complément au Mont John pour découvrir les environs de Lake Tekapo.
> Voir le guide du Lake Tekapo Peninsula Walkway
Lake Benmore (Otematata)
Expérience :
Difficulté : Facile
Direction le sud vers Otematata pour découvrir une perle cachée du Canterbury.
Situé à 1h15 en voiture du Parc national du Mont Cook, ce village a été mon QG pendant 4 jours lorsque je visitais le coin. Évidemment, vous allez me demander pourquoi je me suis installé aussi loin. Eh bien, la réponse est simple : c’était le logement disponible le plus proche ! Pas facile de trouver un airbnb au dernier moment au pays des kiwis…
C’est une destination paumée au milieu de nulle part (comme souvent sur l’île sud) puisque vous traversez de grandes plaines sauvages jusqu’à arriver dans ce patelin installé en bordure de la rivière Waitaki et ses lacs.
Étant fatigué par la randonnée de la Ball Hut et les allers/retours vers le Mont Cook, j’avais fait un break d’un jour sur place pour reposer mes jambes. Sauf que comme souvent, j’avais du mal à tenir en place ! En faisant du repérage dans les environs, je suis tombé sur cette pépite surprenante qui longe le Lake Benmore.
Plus grand lac artificiel de Nouvelle-Zélande, c’est un lieu populaire pour la pêche qui cache un cadre de rêve inconnu des guides touristiques. Circulant le long de la péninsule, cette courte balade alterne marche à travers les pins et panoramas spectaculaires sur les bouts de terres qui sculptent le Lake Benmore.
Si vous êtes dans les environs de Twizel ou que vous voulez rejoindre la côte est par la State Highway 83, c’est un arrêt qui vaut le détour ! L’occasion de découvrir ce pays sous un autre angle en s’éloignant des circuits grand public.
> Voir le guide sur le Lake Benmore
Clay Cliffs (Twizel)
Expérience :
Difficulté : Facile
Dernière découverte vraiment sympa que j’ai pu faire en chemin, la courte balade des Clay Cliffs (15min) qui vous plonge à travers un univers très Western !
Malheureusement, je n’ai pas de contenu photo ni de guide à vous montrer pour cette rando, puisque j’ai égaré l’ensemble des images que j’avais réalisé pour cette série… C’est la première fois que cela m’arrive, et je suis vraiment dégoûté de ne pas avoir pu les retrouver !
Toujours utile que cette attraction un peu en marge de la SH8 vous dépaysera totalement. Les Clay Cliffs sont des falaises d’argile à la teinte jaunâtre mesurant plusieurs dizaines de mètres, à travers lesquelles vous pouvez naviguer en explorant plusieurs petits canyons.
Le terrain reste assez compliqué si vous voulez tout explorer, car il y a beaucoup de pierriers très glissants et pentus. Cependant, vous pourrez déjà profiter d’un cadre majestueux rien qu’en levant la tête et en observant ces innombrables pics.
Même si vous pouvez les observer depuis le bord de la route, il faut contourner la rivière Ahuriri pour y accéder. Prenez la direction de la Qualiburn Road au niveau du Omarama Cemetery, puis tournez à gauche au croisement pour rejoindre une gravel road menant au parking. En chemin, vous devrez vous acquitter de frais d’entrée de 5 dollars à placer dans une boîte proche de la barrière.
Un léger détour surprenant qu’il serait bête de ne pas faire si vous comptez vous rendre vers Queenstown ou Wanaka pour la suite de votre voyage !
> Voir le lieu de départ du Clay Cliffs Track
Partager cet article